Commentaire: Covid-19 : les Etats-Unis dépassent la barre symbolique de 100.000 cas positifs, un réveil s’impose

RCI 2020-03-28 18:48:25
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101 657 cas confirmés, 1 581 décès enregistrés. C’est le bilan actuel de la situation de Covid-19 aux Etats-Unis. Des chiffres donnés le 27 mars à 18h17 (heure locale) par John Hopkins University. Presque 20.000 nouveaux cas ont recensés pour la seule journée 27 mars.

Avec plus de 100.000 cas positifs, les Etats-Unis deviennent le pays le plus touché dans le monde. La situation n’est apparemment pas assez critique pour persuader certains politiciens de Washington de se concentrer sur la crise sanitaire. Ceux-ci continuent leurs attaques sans vergogne contre la Chine. Leurs propos, et les comportements qu’ils affichent ne vont que nuire à la coopération internationale dans cette lutte commune contre le Covid-19.

Le secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo a de nouveau utilisé sur son compte Tweeter le terme de «virus de Wuhan», en mettant un hastage. Le jour même, la délégation américaine a insisté, lors d’une réunion onusienne sur la lutte contre le Covid-19, que les Nations Unies déclarent explicitement la Chine comme étant la «source du nouveau coronavirus». Sans succès. La réunion s’est retrouvée dans l’impasse.

Le 25 mars, lors de la visio-conférence des ministres des Affaires étrangères du G7, Mike Pompeo a vu sa proposition d’utiliser le terme de «virus de Wuhan» dans la déclaration commune rejetée par ses homologues. Aucune déclaration n’a été conclue à l’issue de la réunion.

Les Etats-Unis se retrouvent à un moment crucial avec l’explosion du Covid-19 sur leur territoire. Mike Pompeo en tant que diplomate ne s’occupe que de provoquer des conflits politiques avec des outils idéologiques, au lieu de chercher à sortir son pays de la pénurie du matériel médical par voie de coopération internationale. La dénomination du virus a été donc inscrite à l’ordre du jour d’une réunion du G7, alors que les morgues de New York refusent les cadavres, et les hôpitaux américains saturés? Ne s’est pas empêché de s’interroger l’ancien secrétaire d’État adjoint Brette McGurk.

Pompeo n’est pas seul dans son opération. Le 25 mars, Peter Navarro, directeur du Comité du Commerce de la Maison Blanche a déclaré devant le micro de Fox News qu’il allait pousser le président à signer un décret pour inciter à acheter les produits Made in USA. Une politique destinée sans doute à réduire la dépendance des Etats-Unis des médicaments et autres fournitures médicales produits en Chine, analyse Reuters. Alors qu’empêcher d’acquérir de l’étranger les médicaments et équipements médicaux «ne pourrait qu’aggraver la pénurie», rapporte la lettre cosignée par plusieurs dizaines d’associations professionnelles citée par Reuters.

La mondialisation a progressé dans la recherche d’une disposition optimale des capacités de production pour en arriver aujourd’hui à ce paysage international caractérisé par le partage des intérêts. Un paysage qui ne sera pas modifié par les moyens administratifs. Le secrétaire américain au commerce Wilbur Ross avait lâché que l’épidémie en Chine serait favorable aux Etats-Unis dans le sens où des postes de travail revenaient aux Américains. La réalité est que le Département du Travail a reçu en l’espace d’une semaine 3 300 000 demandes d’allocation chômage. Il est temps pour Navarro et ses partisans de se réveiller pour voir la dure réalité.

Alors que le Covid-19 sévit sur tout le territoire américain, les fantômes des préjugés idéologiques, du protectionnisme et de la Guerre froide hantent la Maison blanche. Lorsque l’État de New York attend 30 000 respirateurs, le gouvernement fédéral lui en fournit 400. La super-puissance n’a pas les moyens de sa politique...Les préjugés et l’ignorance de certains politiques de Washington ont agi sur la prise de décision au plus haut niveau et ont pris en otage la vie et la sécurité des millions de citoyens américains.

Il a été indiqué dans la Déclaration commune du Sommet extraordinaire du G20 sur le nouveau coronavirus: l’action commune, la solidarité et la coopération internationale sont plus nécessaires que jamais pour répondre à la pandémie.

Lors de sa conversation téléphonique le 27 avec Donald Trump, le président chinois Xi Jinping a rappelé que la coopération profiterait aux deux pays, tandis que le conflit leur porterait préjudice. La coopération est l’unique option pour Chinois et Américains, a-t-il insisté. Le président Trump a promis de «veiller en personne» pour que la coopération américano-chinoise dans la lutte contre le Covid-19 se déroule sans encombre.

Le moment est venu pour certains politiques d’ouvrir grandement leurs yeux et de comprendre l’impératif de la coopération. La mentalité de la Guerre froide et l’hostilité ne serviront à rien. Seule la coopération internationale dans un cadre multipartite permettrait de trouver des solutions pour assurer la vie et la sécurité des Américains.

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