L’enquête sur l’ingérence russe touche à sa fin : quelle sera la taille de la catastrophe ?

RCI 2018-08-07 21:35:50
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Le président américain Donald Trump, qui aime gouverner à coups de tweet, est depuis le 5 août au centre d’une tourmente. En effet, le chef de l’Administration américaine a, dans une série de messages postés sur son réseau social préféré,  qualifié de "fake news" des reportages mettant en cause son fils aîné Donald Trump Jr sur ses contacts avec une avocate russe pendant la période électorale de 2016. Chose étonnante, Trump oublie avoir fait des révélations sur cette affaire, arguant que la rencontre entre son fils et l’avocate, en 2016 à New York, était organisé pour obtenir des informations sur son adversaire politique. C’est totalement conforme à la loi, et il s’agit d’un usage courant dans la politique, s’était-il défendu.

Il y a un peu plus d’un an, lors que «  The New York Times » publiait pour la première fois des informations sur cette rencontre, Donald Trump Jr a fait une déclaration en révélant que lui et l’avocate russe discutaient d’un projet sur l’adoption d’enfants russes qui est déjà suspendu par le gouvernement américain. Toujours dans le cadre de cette affaire, le fils du président américain a, lors des auditions à huis clos du Congrès américain, juré que Donald Trump, son père, n’était pas au courant de la rencontre et que la campagne présidentielle n’avait aucun rapport avec la Russie. Fait surprenant, quelques mois plus tard, les médias ont fini par découvrir que la déclaration avait été rédigée par le président Donald Trump lui-même.

L’histoire étant têtue, dit-on, 13 mois après la publication de la déclaration de Donald Trump Jr, le président Donald Trump a personnellement reconnu sur Twitter que cette rencontre avait été organisée dans le but d’obtenir des « éléments compromettants » de la part de l’avocate russe, au sujet de son adversaire politique. Les gens qui se sont habitués aux voltes faces de Trump ne peuvent s’empêcher d’être effrayés en voyant cette inversion! Ian Bremmer, président du groupe Eurasia Group, le plus grand groupe de consultants sur les risques politiques au monde, a conclu en disant que c’est soit le président Trump, soit le fils qui a menti.

 

Les médias américains et européens ont fait remarquer que cette rencontre d’il y a deux ans constituait un élément important dans le cadre de l’enquête sur l’ingérence russe que mène personnellement le procureur spécial du Département de la Justice américain, Robert Mueller. A l’approche des élections de mi-mandat aux Etats-Unis, l’enquête qui a débuté il y a un peu plus d’un an va également toucher à sa fin, les principaux médias américains tels que « The Washington Post », CNN ainsi que l'agence presse AP estiment à l’unanimité que cette enquête impliquerait probablement les proches du président Donald Trump, y compris Donald Trump Jr, qui a organisé la dite rencontre et y a participé.

 

Selon des experts juridiques, Donald Trump Jr avait contacté des étrangers pour acquérir des éléments compromettants sur leurs adversaires politiques, en violation des dispositions pertinentes de la loi électorale américaine. Pour cela, le fils du président américain, précisent les experts juridiques, pourrait être soupçonné de «conspiration contre les États-Unis». Au début de cette année, lorsque l’ancien stratège en chef de la Maison blanche Steve Bannon a rompu avec Donald Trump, il a donné des coups de boutoir en disant que cette rencontre était un acte de trahison. Aujourd’hui, tout le monde se demande si ces accusations aussi lourdes soient-elles, ont été portées à la connaissance de Robert Mueller.

 

En fait, un autre personnage important de cette rencontre, l’ancien directeur général de la campagne de Donald Trump, Paul Manafort, a été inculpé pour plusieurs accusations telles que" conspiration contre les États-Unis", dont le procès se tiendra le mois prochain. Pourrait-il continuer à aller jusqu’au bout, en attendant que Donald Trump exerce le pouvoir présidentiel pour l’amnistie? Ou bien devrait-il plaider coupable et être le témoin clé des affaires de la Russie"? C’est non seulement le foyer d’attentions des médias du monde, mais aussi un procès qui a rendu le président américain très inquiet.

En même temps, pendant des années, Michael Cohen, un ancien avocat privé de Donald Trump, chargé de faire disparaître les ennuis de ce dernier, a confirmé à l’équipe de Robert Mueller que Donald Trump Jr avait rencontré les avocats russes avec la permission de son père. Cette citation a été immédiatement dénoncée par l’actuel avocat de Donald Trump, l’ancien maire de New York, Rudolph Giuliani , qui a dénoncé Michael Cohen comme un "menteur malade", Michael Cohen ayant déclaré vouloir prendre la balle pour Donald Trump, se retourne aujourd’hui contre celui-ci, les conversations qu’il avait enregistrées entre lui et Donald Trump comprennent-elles encore des éléments compromettants contre ce dernier ?

L’enquête sur l’ingérence de la Russie est entrée dans sa phase finale, et le président Donald Trump, qui est en vacances sur le terrain de golf du New Jersey, est confronté à des dilemmes: Est-ce qu’il faut prendre l’initiative de répondre aux interpellations du procureur spécial Robert Mueller ou d’attendre sa convocation? Est-ce que le président américain, qui aime bien provoquer des conflits va encore chercher des choses pour détourner l’attention du public et masquer sa faiblesse ? Ou bien est-ce que Robert Mueller va donner un coup fatal à Donald Trump en imitant la façon dont l’ancien directeur du FBI, James Comey traite Hillary Clinton ? Un fil de questionnement qui attend trouver des réponses.

 

 

 

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